Réalisé par Don Hall (Vaiana : La légende du bout du monde), le dernier film d’animation des studios Walt Disney, Raya et le dernier dragon, est prévu en salles pour le 14 avril. Dans un contexte de recrudescence du racisme anti-Asiatiques, la production a choisi de mettre en avant des comédiens issus de ces diasporas. Au doublage : de nombreuses personnalités françaises d’origines asiatiques.
[Texte : Léa Berrod]
Inspiré des traditions et des cultures des pays de l’Asie du Sud-Est (Laos, Vietnam, Thaïlande, Cambodge, Malaisie et Philippines), l’histoire se déroule dans le monde imaginaire de Kumandra. Loin des stéréotypes, la nouvelle héroïne Disney, Raya, est une guerrière solitaire. Pour sauver l’humanité menacée par des forces maléfiques, les Druuns, elle part à la recherche du dernier dragon d’eau, Sisu qui pourrait se révéler être leur sauveur. Pour donner vie aux personnages d’animation, de réels comédiens ont été engagés en tant que doubleurs de voix.
[Benja, père de l'héroïne, doublé par Frédéric Chau]
Un casting vocal aux origines asiatiques
Depuis la sortie de la bande-annonce en version française, le casting sonore a été dévoilé. Ainsi, l’acteur d’ascendance chinoise et cambodgienne, Frédéric Chau (Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?, Made in China) prête sa voix à Benja, le père pacifiste de Raya. De son côté, le doubleur aux racines vietnamiennes, Aloïs Le Labourier Tiêu, incarne Boun, un enfant entrepreneur de dix ans. Ce dernier donne la réplique à la chanteuse indonésienne Anggun Cipta Samsi, dans le rôle de la cheffe autoritaire Virana. « Tellement heureuse et fière… Ce film me touche particulièrement car il honore l’Asie du Sud-Est, cette partie du monde dont je suis originaire », a-t-elle déclaré sur son compte Instagram.
[Namaari, ennemie de Raya, doublée par Jade Phan-Gia]
Enfin, la comédienne de parents vietnamiens, Jade Phan-Gia (Les Chatouilles, Les Traducteurs) double l’ennemie de l’héroïne, Namaari. Dans la grande majorité des cas, les doubleurs choisis tirent leur origine d’Asie du Sud et du Sud-Est. Une distribution qui n’a pas été choisie par hasard.
L’importance de la représentation culturelle
Dans le but de créer un monde et des personnages fidèles aux cultures d’Asie du Sud-Est, l’équipe du film Raya et le dernier dragon a fait de nombreux voyages d’études. « Nous nous sommes engagés, ainsi que tous nos collaborateurs, à mener des recherches approfondies, un engagement communautaire et une collaboration constante avec nos départements culturels » a déclaré le coréalisateur Carlos López lors d’une conférence de presse. Cela est également passé par choix des doubleurs. D’après le scénariste Qui Nguyen dans une interview pour Entertainment Weekly, « avoir les artistes qui représentent ces cultures là-dedans pour être en mesure de donner les subtilités de ce à quoi ressemblent réellement nos familles, à quoi ressemblent réellement nos relations, a donné beaucoup de nuances à cette grande aventure ». La transmission de ces éléments culturels s’effectue par le biais des comédiens qui incarnent les différents rôles. Par conséquent, le casting vocal donne de la visibilité et de la voix aux minorités.