Double médaillée d’or paralympique, championne du monde et multiple championne d’Europe, la pongiste Thu Kamkasomphou dispute à Tokyo ses 6e Jeux du 24 août au 5 septembre. Avec toujours la même faim de victoires, elle qui a su accepter son handicap grâce à la pratique du sport en général, et du tennis de table en particulier. Découverte d’une femme qui fait du rebond son art de vivre.
[Texte : Cédric Callier – Photos : Mathieu Génon]
Une leçon de vie. Encore trop peu médiatisés et dans l’ombre imposante des exploits des athlètes dits « valides », les Jeux paralympiques délivrent pourtant tous les quatre ans — cinq ce coup-ci avec la pandémie et le report d’un an de l’édition tokyoïte — des messages forts, au fil de destins « bigger than life ». Parmi ceux-ci, la France peut compter sur de grand.es champion.nes pour porter haut ses couleurs, à l’image de la joueuse de tennis de table — pongiste pour les puristes — Thu Kamkasomphou qui, à cinquante-deux ans, s’apprête à vivre dans la capitale japonaise ses sixièmes Jeux paralympiques. Avec l’ambition d’y décrocher un troisième titre après ceux obtenus en individuel à Sydney en 2000 et à Pékin en 2008. Son plus grand souvenir encore aujourd’hui. « Si je ne devais choisir qu’un seul moment de mes différents Jeux, ce serait mon titre en Chine, le pays du tennis de table, obtenu devant un public incroyable de vrais connaisseurs. »
S'adapter à un nouveau pays
Née au Laos et arrivée en France — du côté de Rennes — à dix ans en compagnie de ses quatre frères et sœurs et de ses parents, désireux de fuir le changement de régime politique dans leur pays et d’offrir un meilleur avenir à leur progéniture, Thu Kamkasomphou a d’abord souffert du contraste entre sa vie d’avant et son nouveau quotidien, comme elle l’explique avec un sens de l’humour qui ne la quitte jamais. « Le plus dur au départ, ce n’était pas la langue mais le climat. Quand j’ai découvert les températures autour de zéro, cela a vraiment été difficile. L’autre inconvénient dont je me souviens, ce sont mes premiers repas à la cantine et ma découverte du boudin noir et de la compote de pommes ! À ce moment-là, je me suis vraiment dit qu’un bol de riz serait sympa. » Deux ans plus tard, alors qu’elle se dirige inexorablement vers le football, son père la pousse à s’inscrire également dans un club de tennis de table. Le début d’une grande et belle idylle.
Cet article est à lire en version intégrale dans Koï #23, disponible en ligne ou en kiosque.